Murmurer à l'oreille des arbres !

M’approcher lentement, annoncer ma venue, me savoir invitée.

Percevoir, par mon souffle qu’elle ralentit, la force de son aura.

Harmoniser la pulsation de mon sang, à celle de sa sève.

Instantanément, la paix.

Mon front contre la rudesse de son tronc, mes mains sur ses flancs. Etreinte.

Mes pieds dans ses racines, ma tête à son faîte. Connexion.

Dans l’instant, me sentir minérale.

Capter les vies minuscules que porte ce géant. Me savoir l’une d’elles.

Mon cœur bat lentement. La vie va plus fort.

Je le quitte, à reculons devant sa majesté.

Légère, ancrée, nourrie.

Reconnaissante.

 Anne de Tarragon